Fiches conseils
11 févr. 2025
Chiot
EDUCATION DU CHIOT
EDUCATION DU CHIOT
Brusquement projeté dans un univers inconnu, le chiot qui vient de quitter sa mère a peur. Votre premier devoir sera de le mettre en confiance afin qu'il s'acclimate plus facilement. Il vous appartiendra ensuite de l'aider à se socialiser, en lui apprenant à avoir un bon comportement en société et à être propre. Si vous lui accordez dès son arrivée l'attention qu'il mérite, les progrès et l'attachement qu'il aura à votre égard vous récompenseront de tous vos efforts.
LA PÉRIODE LA PLUS IMPORTANTE DANS LA VIE D'UN CHIOT SE SITUE ENTRE 3 SEMAINES ET 4/5 MOIS. LORSQU'IL EST ADOPTÉ VERS L'ÂGE DE 2 MOIS, SON DÉVELOPPEMENT COMPORTEMENTAL N'EST PAS ENCORE TERMINÉ. IL LUI RESTE À ACQUÉRIR TOUTES LES COMPÉTENCES QUI LUI PERMETTRONT DE BIEN SE SOCIALISER. POUR CE FAIRE, LES MAÎTRES DEVRONT IMPÉRATIVEMENT RESPECTER UN CERTAIN NOMBRE DE PRÉCAUTIONS ET POURVOIR À SON ÉDUCATION EN LUI APPRENANT NOTAMMENT À ÊTRE PROPRE.
Le développement comportemental du chiot :
Si les conditions d'élevage jouent un rôle déterminant pour les futures performances du chiot, le maître a aussi sa part de responsabilité. Il doit se fixer un certain nombre d'objectifs, surtout si le chiot provient d'un élevage ou d'une famille où l'on se sera peu occupé de lui (pas de stimulation sensorielle). Le maître doit alors pallier rapidement ces carences pour ne pas compromettre l'équilibre du chiot et voir des troubles du comportement apparaître ultérieurement.
Acquisition d'un niveau de compétence sensorielle :
Certains chiots élevés dans des conditions de privation sensorielle, en particulier sonore, visuelle et tactile, seront incapables de s'adapter à leur nouvel environnement, surtout si ce dernier est un milieu urbain riche en stimuli. Très tôt, le maître devra impérativement faire vivre au chiot des expériences telles que des promenades dans la rue afin de rencontrer des personnes variées (hommes, femmes, enfants), de couleurs différentes et entendre des bruits multiples (voitures, motos, klaxons, pétards etc.). Cela lui évitera la peur de la rue et des personnes. Si le chiot est inquiet ou craintif, il ne faudra en aucun cas le rassurer soit en lui parlant gentiment, soit en le caressant. Le chiot prendrait cela pour une récompense et renforcerait son comportement de peur.
Actuellement, il existe d'excellents vaccins qui protègent rapidement le chiot contre les maladies du jeune âge. Vous pourrez ainsi le sortir dans la rue dès l'âge de huit/dix semaines, en évitant, bien sûr, les endroits trop sales. S'il n'est pas encore vacciné, il sera possible de le promener dans vos bras, surtout s'il est de petite taille.
La socialisation intra-spécifique :
La socialisation débute par un processus d'attachement à la mère : c'est la période d'imprégnation avec, comme conséquence, l'identification à l'espèce. Un chiot à la naissance n'a pas une reconnaissance innée de l'espèce à laquelle il appartient. Il l'apprendra au travers des jeux et des combats avec sa fratrie. Le maître doit continuer cette socialisation et habituer son chiot à ses semblables (petits, moyens et grands) en le mettant en présence de chiens adultes parfaitement socialisés. Le chiot doit impérativement apprendre et parfaire les codes et rituels de communication avec ses congénères, afin de prévenir les conduites agressives envers ceux-ci. Cette socialisation doit être entretenue jusqu'à l'âge adulte par des contacts réguliers si l'on veut qu'elle persiste dans le temps. Le maître peut également entreprendre la démarche d'éducation du chiot auprès " d'écoles de chiots ", de vétérinaires comportementalistes
Proposant des stages dès la période de socialisation de l'animal, ou bien encore d'éducateurs canins et de clubs d'associations canines reconnus. N'hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire.
Contrairement à une idée reçue, le chiot qui mordille " ne fait pas ses dents ". Le maître doit apprendre à son chiot le contrôle de sa mâchoire, comme l'aurait fait la mère chienne, qui sanctionnait déjà ses chiots lorsqu'ils mordaient trop fort. Il faut absolument réprimer toute morsure insuffisamment inhibée et sanctionner le chiot, soit en lui donnant une tape sur le nez, soit en le prenant par la peau du cou, en le soulevant légèrement et en disant "non" très fermement, puis le reposer à terre.
Le maître doit lui apprendre à contrôler son activité motrice, en particulier lors des activités de jeu. Si le chiot s'énerve et que le jeu devient vite un état d'excitation incontrôlable, le maître doit cesser immédiatement toute interaction avec son animal. Il ne faut pas favoriser les moments d'excitation du chiot. Il faut lui apprendre à poser la balle. S'il pose la balle, on la lui relance, s'il ne la pose pas on ne joue plus et on ne la lui retire surtout pas de la gueule. Les jeux de tiraillement ou de traction sont interdits, comme des tiraillements sur des cordes, vêtements, tissus, balle etc.
Lorsqu'un chiot arrive dans son nouveau foyer, il se trouve encore en état d'attachement avec sa mère chienne. Ayant perdu le pôle rassurant autour duquel toute sa vie s'organisait, cette rupture induit chez lui un état de détresse. Il recherche sa mère, gémit. Cet état de détresse trouvera une solution dans l'établissement d'un nouveau lien d'attachement avec le maître. La personne d'attachement est celle qui lui donne à manger, qui lui prodigue les soins et qui l'apaise par des caresses. Or, si la chienne déclenche systématiquement la rupture vers l'âge de 3/4 mois, il n'en est pas de même de la part du maître qui est en relation d'attachement avec le chiot. Un animal est adopté pour être aimé et non pas repoussé. Il se crée entre lui et le maître un état d'hyperattachement. Lors de la séparation d'avec ce dernier, les manifestations de détresse - qui sont parfaitement normales chez un chiot lors de la séparation d'avec sa mère pendant la période infantile - vont s'aggraver et aboutir à un tableau clinique malheureusement bien connu de certains propriétaires de chiens, qui sont les destructions, les mictions et défécations ainsi que les plaintes des voisins pour vocalises. Le détachement doit se faire sans état d'âme comme la mère chienne l'aurait fait. Comment ? Vers 4/5 mois, le maître doit le favoriser en attribuant au chiot un lieu de couchage autre que la chambre, par exemple dans un coin choisi au calme et qui ne soit pas un lieu de passage. Le maître doit lui montrer où est sa place dans la maison et l'habituer à y aller dormir et se reposer. Il faut repousser le chiot, ou tout du moins l'ignorer lorsqu'il vient chercher des caresses ; en revanche, le maître peut l'appeler 10 voire 100 fois par jour pour le caresser et ce, aussi longtemps qu'il le souhaite. Mais c'est au maître d'en prendre l'initiative. Il faut continuer d'aimer son chiot mais d'une autre façon et lui apprendre son indépendance ; il pourra ainsi gérer les périodes de solitude qui sont malheureusement fort longues pour certains chiens.
La propreté :
Acquisition de la propreté
La propreté chez le chiot n'est pas un comportement inné mais résulte d'une éducation. Un chiot qui arrive dans une maison ne fait pas ses besoins où il dort, mais il ne sait pas qu'il faut les faire en dehors de la maison. Il va falloir lui apprendre. C'est tout un apprentissage. Un chiot se soulage au réveil, après chaque repas, souvent même pendant le jeu, lors des moments d'excitation intense. Il est donc important pour le maître de parfaitement connaître ces moments. Il pourra ainsi anticiper en prenant le chiot dans ses bras afin de l'emmener à l'endroit désiré. Les sorties auront lieu après chaque réveil, si cela est réalisable et après chaque repas. Il est préférable d'emmener le chiot toujours aux mêmes endroits afin qu'il y retrouve ses propres odeurs, ses propres phéromones. Dès qu'il élimine à l'endroit voulu, il faut le récompenser systématiquement. Malgré tous les efforts de bonne volonté des maîtres, il y aura toujours des accidents au début de l'apprentissage. Lorsque le chiot s'oublie, la punition est absolument inutile sauf si elle survient au tout début de l'acte à réprimander et qu'elle en provoque son interruption. Lorsque le chiot est pris sur le fait, il faut le prendre par la peau du cou en disant un "non" très ferme et l'emmener à l'endroit prévu, attendre qu'il élimine à nouveau afin de le récompenser. Il faut absolument bannir la technique du papier journal ou de la serpillière à la maison car le chiot intégrera ce lieu d'élimination et, même sorti, il attendra d'être de retour à la maison pour faire ses besoins. Lors de la promenade, il ne faut pas le rentrer dès qu'il a fait ses besoins car il va rapidement associer " besoins " et " fin de promenade " à " punition ".
Comment nettoyer les déjections ?
II est important de nettoyer les déjections en dehors de la vue du chiot car la position accroupie est interprétée par lui comme une posture d'appel au jeu. Mettre le nez du chiot dans les déjections ne sert à rien. Les chiens communiquent entre eux par le biais des urines qu'ils reniflent. Un chiot retourne déféquer et uriner aux endroits imprégnés des odeurs fécales et urinaires. Les nettoyants en général utilisés contiennent souvent de l'eau de Javel ou des produits ammoniaqués, produits qui peuvent stimuler le chiot à éliminer. Il est conseillé de nettoyer soit avec de l'eau gazeuse, soit avec du vinaigre blanc dilué dans de l'eau.
Si ces différents points ne sont pas respectés, des troubles du comportement risquent d'apparaître chez l'animal et donc d'entacher les bonnes relations entre le chien et ses maîtres, voire compromettre son avenir. A contrario, respecter ces quelques aspects de son développement comportemental vous permettra de connaître quinze ans de tranquillité... N'hésitez pas à consulter votre vétérinaire si vous avez quelque difficulté à socialiser votre animal. Plus tôt vous lui en ferez part, plus tôt des solutions efficaces se présenteront à vous.